L'entrée dans une période de prospérité croissante, vers 1949, accompagnée d'une certaine révolution des moeurs (commençante...) et des goûts, amène un jeune public à se détourner de la moto, ou du vélomoteur "de papa", pour convoiter un engin carrossé à petites roues, essentiellement venu d'Italie, et principalement de marque VESPA (PIAGGIO). La riposte des constructeurs français se dessine timidement en 1950-51, mais TERROT est le seul qui envisage la production en très grande série d'un scooter. Des investissements conséquents dans l'usine des Lentillères à Dijon doivent permettre de faire tourner des chaînes de fabrication, type automobile, qui vont inonder le marché...

Tel qu'il est, le scooter présenté pour la saison 1952 est l'oeuvre, apparemment, de Perret, chargé d'une section spécialisée des "Etudes" pour ce projet. En fait, c'est le Directeur Général, Samuel Renaud, qui suit personnellement l'affaire et prend toutes les décisions, même les plus contestables... L'idée fondamentale est de relayer le célèbre 100, en fin de carrière, et de viser toute une clientèle qui trouve la VESPA trop chère; en plus, on essaie de faire simple et facile...pour la clientèle féminine. Ajoutons enfin que, sur le papier, la machine n'est pas dépourvue d'astuces, mais sur la route... !

Type VMS (MAGNAT-DEBON = S 1) :
Moteur 99,5cc (48x55), 2 tps, comme le 100 "MT.R", mais la ressemblance s'arrête là. Culasse hémisphérique, piston étoilé, double transfert- Refroidissement par turbine sur le volant magnétique - Carbu à starter doté d'un retour automatique - Boîte 2 vitesses (commandées par 2 pédales) - Silencieux transversal sous le plancher - Cadre tubulaire et carrosserie par éléments emboutis rapportés et démontables - Suspension AV parallélogramme sur anneaux caoutchouc Neiman, AR par bras latéral oscillant et bloc caoutchouc comprimé - Freins AV de 100 et AR de 130 - Changement de chambre à air seulement par dépose (6 écrous) du flasque de roue - siège caoutchouc moulé Dunlopillo rouge, sous lequel se trouve une cuvette à outils amovible, pour donner accès au moteur - réservoir 7 litres (le bouchon de remplissage émerge à l'AR sous le porte-bagages) - avertisseur électrique. Prix environ 95.000F.
Conçu comme un monoplace, une seule couleur : le rouge spécial (entre "brique" et "lie de vin").

Apparition du VMS 2 (S25 chez M.-D.), moteur 123,6cc (53,5x55) - presqu'entièrement identique, sauf rapports de boîte et présenté couramment avec les options : baguettes enjoliveurs, antivol Neiman, compteur, porte-serviette dans le tablier avant, deuxième selle, repose-pieds - rétroviseur rectangulaire et surtout sous deux coloris : noir ou gris bleu R.A.F(selle "mastic" ou rouge) - Environ 120.000F options comprises - Le 100 VMS devient VMS 1, avec les couleurs du VMS 2, et peut recevoir toutes les options.

Un VMS 1 ou 2 en version biplace (1953)

VMS 1 et 2 reçoivent 3 petits hublots sur chaque flanc AR et (peut-être seulement pour VMS 2) un petit coffret avec serrure incorporé dans le carénage avant, en option, ainsi qu'une serrure de selle pilote. De nouvelles options (poignée rigide pour le passager, pare-brise, tablier de protection...) sont au catalogue.
Mais surtout, au Salon 54, remaniement profond sous l'appellation VMS 3 (S 3 pour M.-D.) : moteur identique mais monté sur silentbloc et accouplé à une boîte 3 vitesses avec commande présélective au guidon (tube droit) (invention d'Edmond Padovani) - 2 freins de 130 - Pneus plus larges (8x3,5) - Roue de secours à l'AR recouverte d'un carénage avec feu et plaque d'immatriculation - nouvelle carrosserie : tablier et plancher (avec tapis caoutchouc) élargis, marche-pieds pour passager, partie AR basculante, insonorisée et redessinée (ouies d'aération augmentées), d'un seul tenant - réservoir 9 L et bouchon sous le siège AV - pédale frein AR à la pointe du pied - kick modifié - béquille élargie - Prix :environ 142.000F avec les options (de base) : compteur, 2^ème selle et roue de secours. Coloris métallisés: gris, beige...

Plan de graissage d'un VMS 1 ou 2

Dans le courant de la saison (mai...), à sa sortie effective, le VMS 3, lui seul, devient SCOOTERROT, la gamme des coloris s'étend : blanc, rouge orangé, bleu pâle...?- Les VMS 1 et 2 existent encore.

Fin (?) du 100 VMS 1, maintien du VMS 2 et du SCOOTERROT (peut-être en version bicolore...)

Les derniers SCOOTERROT sont proposés à la vente (et sans doute quelques VMS 1 et 2 en stock).

Le SCOOTERROT (VMS 3)

 

Recensement des N°s (encore débutant!) : 618.759 (VMS 2 de 54) et 625.020 (VMS 3 de juillet 55)

(Voir nombreux éclatés et photos dans D. ROUSIER "Les Terrot... des années 50" et l'essai d'un VMS 3 Scooterrot dans Moto-Légende, N°47 - juin 95)